Abstract (FR)

Nous proposons de considérer l’identité, concept « macro », en l’abordant de façon « micro » à travers les façons d’occuper des places disursives dans le débat scolaire. Nous montrons que la maîtresse reste dans une certaine posture institutionnelle en occupe une place discursive relativement stable qui exerce un effet net sur sa façon d’enchaîner sur les énoncés des enfants : nous dégageons en effet dans le même débat la triple apparition d'un mouvement discursif (ternaire) montrant quelles sont les attentes de la maîtresse au niveau du contenu comme du mode énonciatif. Les enfants-élèves se heurtent à deux aspects « difficiles à dire » (Gardin, 1988) fortement attendus par la maîtresse : (i) une difficulté à « supprimer » la composante « émotionnelle » de leur énonciation, (ii) une difficulté à rejoindre le contenu thématique des valeurs et principes mis en avant par la maîtresse. Par contre, ils se conforment avec une relative aisance au mode énonciatif générique attendu, exprimant alors par cette place énonciative plus récurrente une identité professionnelle d’élève. Le « travail » langagier des enfants est finalement analysé comme étant en tension entre formes identitaires personnelle (de l’enfant) et professionnelles (de l’élève), tandis que celui de la maîtresse est relié à une forme identitaire professionnelle.