Abstract (FR)

Les journalistes de la presse professionnelle restent méconnus. Il s’agit de s’interroger sur les modalités du maintien d’une autonomie de ces journalistes sur la base d’une enquête auprès d’une quarantaine de journalistes et d’une quinzaine de titres de cette presse professionnelle agricole en France. Ils doivent faire face à de nombreuses contraintes liées au secteur qu’ils couvrent. Ils entretiennent des relations spécifiques avec un lectorat d’agriculteurs et de spécialistes de l’encadrement des mondes agricoles. A ceci s’ajoute la forte présence des institutions du secteur agricole (les syndicats professionnels, les coopératives…) dans l’actionnariat des titres de presse qui devrait d’autant contraindre l’exercice de la profession de journaliste. Pour autant, certains éléments concourent à garantir leur indépendance. On observe le maintien d’une ligne éditoriale qui puisse mettre à distance tant les intérêts syndicaux qu’économiques des principaux actionnaires de ces titres. Cette profession s’organise notamment autour d’une association professionnelle, l’Association française des journalistes agricoles (AFJA) qui contribue à en délimiter les contours et certaines règles normatives.