Élites villageoises et gestion de ressources naturelles
Brailly, Julien; Faye, Malick (2015), Élites villageoises et gestion de ressources naturelles, 6ème Congrès de l'Association française de sociologie, 2015-07, Saint-Quentin-en-Yvelines, France
Type
Communication / ConférenceDate
2015Conference title
6ème Congrès de l'Association française de sociologieConference date
2015-07Conference city
Saint-Quentin-en-YvelinesConference country
FranceMetadata
Show full item recordAuthor(s)
Brailly, JulienInstitut de Recherche Interdisciplinaire en Sciences Sociales [IRISSO]
Faye, Malick
Abstract (FR)
Notre objectif dans cette communication est d’explorer les ressorts d’un système d’autogestion de ressources naturelles, et sa capture partielle par les élites locales. Pour cela, nous nous basons sur des données de réseaux collectées dans sept villages du nord-ouest du Sénégal devant gérer de manière collective l’approvisionnement en eau au sein d’une association à but non lucratif. Ces données concernent à la fois les systèmes de relations entre 462 villageois (conseils, disputes, prêts monétaires, discussions, problèmes personnels et visites) et les relations entre les 33 représentants de ces villages devant gérer cette ressource au sein d’un conseil d’administration.La politique de décentralisation entamée au Sénégal depuis le milieu des années 90 reposant sur un retrait de l’État dans la gestion des ressources naturelles et une délégation de pouvoir aux communautés rurales s’avère constituer une opportunité pour l’élite traditionnelle locale de reprendre son influence sociale en occupant les instances de décision dans la gestion des affaires locales. Au moyen d’analyses ethnographiques et statistiques, nous montrons que les rapports de pouvoir entre différentes couches sous-tendent la logique de représentation de ce système autogéré.L’analyse prend un des aspects du stakeholder analysis (Ramirez, 1999) pour identifier les acteurs-clés de la gestion et de l’utilisation de la ressource et déterminer le degré de leur encastrement dans les structures sociales. Cette exploration nous permet de trouver les élites villageoises : l’élite économique est fonction du bétail en possession et des récoltes générées, tandis que l’élite politico-administrative prend en compte la descendance directe de l’ancêtre fondateur du village en question, c’est-à-dire l’appartenance au patrilignage.Une étude précédente (Faye, 2013) avait montré que cette ou ces élites permettaient de gérer et de surmonter les conflits souvent récurrents entre Wolof paysans et Peul nomades (éleveurs), mais aussi de mobiliser les acteurs pour une action collective réussie. Nous poursuivons cette analyse par des modèles statistiques plus ou moins complexes (LRQAP, ERGM, Blockmodels) afin d’explorer le degré de connections entre ces élites, mais aussi avec le reste de la communauté. Ces connections, qui constituent autant de ponts que de frontières entre les villages trouvent leurs origines dans les critères d’identités, les ressemblances, les homophilies entre les villageois. Contraints par ces dernières, mais jouant avec, certains membres du bureau orientent la gestion de la ressources commune dans un sens qui les arrangent, souvent, à la limite de la légalité.Ce faisant, nous montrons alors le lien entre élites locales, gestion collégiale des ressources et le degré d’intégration ou de fragmentation (Blau, 1977) de la communauté villageoise.Subjects / Keywords
Action Collective; Réseaux sociaux; Ressources communes; Elites; Statut et homophilieRelated items
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